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Abnormal Report
20 juin 2017

Giscard a utilisé le groupe terroriste Charles-Martel pour faire peur à Boumédienne et tuer des algériens ?

Source: Externe

Avril 1974, le président Georges Pompidou, héritier du général de Gaulle, meurt en cours de mandat des suites d’une maladie.

Les relations en voie d’apaisement entre la puissance coloniale et son ex-colonie, l’Algérie, vont prendre une tournure sournoise, voire dangereuse. Si l’année suivante Valéry Giscard d’Estaing est le premier président français à se rendre en Algérie indépendante, la visite retour, celle du président Houari Boumediène à Paris, ne se fera jamais, et pas seulement en raison de sa disparition prématurée en décembre 1978.

C’est que les années étaient lourdes. N’est-ce pas Boumediène qui, en 1973, a suspendu l’émigration algérienne en France en raison des attentats ? Avant que Giscard en fasse de même en juin 1975, envisageant, a-t-on appris depuis, à chasser ceux qui étaient sur le sol français.

L’indépendance algérienne ne passait pas dans certaines sphères, notamment une partie de la droite nouvellement arrivée au pouvoir, dont certains œuvraient à liquider les années gaullistes, celles qui avaient permis la fin de l’Algérie française.

Une excellente nouvelle revue, dont le premier numéro vient de paraître, Sang-froid, rappelle cette période dans un article documenté titré «Terrorisme d’Etat : la guerre secrète de la France contre l’Algérie», signé Philippe Lobjois et Khaled Melhaa. L’article situe les responsabilités parmi les Services secrets avec l’aval de l’Etat qui a permis le recyclage d’officines.

Ainsi, d’anciens responsables des Services citent nommément «les DOP, les détachements opérationnels de protection». «C’étaient les ‘tortureurs’ officiels. Ils étaient appelés sur le terrain pour faire parler les prisonniers. A la fin de la guerre, ils ont été rapatriés (…). Après huit ans passés à torturer, il est difficile de se réintégrer. Comme ils dépendaient du Renseignement, on les a réintroduits au Sdece où ils ont continué leur guerre mais avec d’autres moyens et en utilisant des paravents».

Les auteurs apportent des éléments probants en remontant le temps : «Le 10 avril 1975, le président français marche sur le tapis rouge de sa descente d’avion à Alger. Il veut améliorer les relations (…) et tirer un trait sur le passé. Il y a du travail. En 1971, Alger a nationalisé le pétrole, les deux pays s’opposent sur le Sahara occidental et depuis deux ans un mystérieux groupe d’extrême droite, le groupe Charles Martel, terrorise la communauté algérienne.

Le 14 décembre 1973, une bombe explose au siège du consulat d’Algérie à Marseille. Le bilan est lourd : 4 morts et 23 blessés sont dénombrés (…). Puis, le 2 mars 1975, un double attentat souffle les bureaux d’Air Algérie à Lyon et à Toulouse.»
Sang-froid précise du reste que le début de la série visant la communauté algérienne date de mars 1969. Quelques mois après l’accord franco-algérien de décembre 1968 relatif à la circulation, à l’emploi et au séjour des ressortissants algériens et de leurs familles.

L’ALGÉRIE, CIBLE DES ATTAQUES D’UNE «SAINTE ALLIANCE»

Au début des années 1970, la capitale algérienne, où sont acclamés les présidents Giscard d’Estaing et Boumediène, est devenue «le centre des mouvements révolutionnaires de la planète (…). Groupes indépendantistes, mouvements de libération, tout ce que le monde compte en guérillas armées s’y retrouvent.

Accueillis à bras ouverts, ces ‘frères’ y reçoivent aide, conseils et même financement».

Dans un contexte mondial marqué par l’anticommunisme, est-ce pour cela qu’on veut s’en prendre à l’Algérie «socialiste» ? «Le jour de l’arrivée du président français (à Alger), une bombe explose à Paris devant le consulat d’Algérie : un attentat signé, une nouvelle fois, par le groupe Charles Martel afin de protester ‘‘contre la visite du président français en Algérie’’, selon le communiqué de revendication. Au lieu de se renforcer, les relations se tendent.

Paris réduit ses achats de pétrole en provenance d’Algérie et, huit mois après la visite de Giscard, Alger nationalise les dernières sociétés françaises. En France, la riposte est moins visible, plus secrète. A cette époque, le Service de renseignement extérieur (SDECE) décide de s’allier avec son homologue américain, la CIA, et d’autres services secrets du ‘monde libre’ pour contrer la poussée communiste.

Et l’Algérie devient rapidement la cible des attaques de cette ‘sainte alliance’.»

Toute l’année 1975, les attentats se multiplient : «Le 3 février, un attentat a lieu contre le bureau d’Air Algérie à Lyon. Dans la nuit du 26 au 27 juillet, des attentats sont commis contre les locaux de l’Amicale des Algériens en Europe à Paris, Lyon et Roubaix. Le 18 août, trois actions similaires à Rome, Londres et Bonn visent les ambassades d’Algérie. Dans la nuit du 13 au 14 septembre 1975, on enregistre un attentat contre le siège de l’Amicale des Algériens en Europe à Strasbourg.

Le 4 novembre, nouvelle attaque contre le consulat d’Algérie à Nice.»
La guerre secrète continue en 1976 avec quatre bombes le 3 janvier, dont une explose à El Moudjahid, visant l’imprimerie. «Cette fois-ci, l’attentat est revendiqué officiellement par un groupe, les Soldats de l’opposition algérienne (SOA)», rappelle Sang-froid, ce même groupe auquel on attribue l’attentat de 1973 contre l’administration algérienne à Marseille.

Ce groupuscule violent abuse une poignée de pseudo- militants algériens prétendant être une «opposition algérienne qui vient de donner le signal de départ à la libération de notre pays de la dictature du président Boumediène et va porter la lutte sur le territoire algérien».

Résidu pour partie de revanchards de l’Organisation Action Secrète (OAS), le SOA se fait fort de faire débarquer en Algérie des milliers d’hommes pour renverser le régime politique, déstabiliser le pays afin de revenir à une hypothétique situation insurrectionnelle.

Les enquêteurs de Sang-froid ont retrouvé un des acteurs de cette histoire : André-Noël Cherid. Pied-noir, ancien soutien du Front Algérie française, il quitte l’Algérie après l’indépendance. Jusqu’à ce qu’il soit approché par le SOA qui l’incite à «partir à Alger pour aider les opposants locaux et retrouver les traces des milliers de disparus français toujours prisonniers du régime algérien». Il doit aussi «remettre des tracts appelant les populations de Kabylie à se soulever».

Le chef de commando est un certain Mohamed Medjeber. Le SOA est alors dirigé par Mouloud Kaouane, agent des Services secrets français depuis 1959, dont l’une des missions était de «noyauter la Fédération de France du FLN. Démasqué et condamné à mort, il échappe de peu à un attentat.

En 1965, trois ans après l’indépendance, l’ex-directeur technique du SDECE, le colonel Fourcaud, propose à Mouloud Kaouane de rentrer en Algérie afin d’implanter un mouvement d’opposition, une sorte de maquis anti-FLN. Mouloud Kaouane sera arrêté peu après son arrivée, condamné et mis en prison. Libéré au bout de quelques années, il se réfugie à Lisbonne.

C’est là qu’il fait la connaissance d’Yves Guilloux, alias colonel Laurent ou Guérin-Sérac». C’est ce dernier qui chapeautera les attentats qui continueront jusqu’au début 1976 avec l’attaque de l’Office de tourisme algérien à Paris.

Pour camoufler cette organisation criminelle naissante, une agence de presse est créée en 1966. Elle s’appelle Aginter Press. Basée à Lisbonne, elle devient une antenne du Sdece sur place, écrit Sang-froid.

Cinq jours après l’attentat contre El Moudjahid, les terroristes présumés sont arrêtés dans le bateau qui devait les ramener en Espagne. «Plusieurs responsables des Services de sécurité algériens affirment que c’est un député français, ami politique de Giscard, qui aurait donné l’alerte. Il s’appelle Jean de Broglie.» Signataire des Accords d’Evian en 1962 et responsable des relations entre les deux pays, il est resté très proche de l’Algérie. Son geste ne lui portera pas chance, il est assassiné le 24 décembre 1976 à Paris, en bas de chez lui.

«Quelques heures plus tard, un communiqué tombe. Il est signé par le groupe Charles Martel qui explique ‘‘avoir liquidé le prince de Broglie en tant que responsable de l’invasion de la France par les hordes africaines’’. Pourtant, sans explication, Michel Poniatowski, le ministre de l’Intérieur de l’époque, écarte cette piste.»

Ainsi, entre attentats réussis et tentatives échouées, «la guerre silencieuse contre Alger se poursuivra jusqu’à la fin des années 1970. La mort du président algérien Houari Boumediène en 1978 et l’élection de François Mitterrand trois ans plus tard marqueront le début d’une nouvelle ère».

Le Sdece est dissous, remplacé par la DGSE. Un accord entre gouvernements permettra la libération à Alger de Cherid, qui sera «récupéré» à Paris par deux agents secrets le faisant quitter l’aéroport d’Orly discrètement avec la consigne de se taire. Deux mois après l’entretien avec Sang-froid, il est retrouvé sans vie, victime d’une crise cardiaque dans sa voiture.
Walid Mebarek


ABDALLAH ZEKRI. ANCIEN RESPONSABLE DE L’AMICALE DES ALGÉRIENS EN EUROPE

«Nous avions fait un livre noir des atteintes à la sécurité des Algériens»

Est-ce que l’article de Sang-froid va assez loin sur l’ensemble des atteintes à la sécurité des Algériens en France durant cette période ?

Pour ceux qui n’ont pas vécu cette histoire, ils ont voulu révéler ce qui s’est passé au cœur des années 1970. L’Algérie était victime de tentatives de déstabilisation.

Les journalistes ont rencontré quelques auteurs de ces actes qui n’ont eu aucun scrupule à dire qu’ils avaient agi sur ordre. A cette époque, Valéry Giscard d’Estaing avait un mépris total pour l’Algérie.

 Il est bizzarre que ce groupe terroriste ait cessé d'exister suite à la non réelection de Giscard en 1981 et à la création du front national?

Les Tueurs de la République (Partie 1/2): Vengeances d'État

 

Elu, il est allé à Alger et a rencontré Houari Boumediène, et en sortant on rapporte qu’il aurait dit : «Ce n’est pas ce bougnoule qui va m’impressionner ou donner des ordres à la France.» Ceci bien qu’il s’agissait d’une visite d’Etat.

Pensez-vous que Giscard était dans cet état d’esprit puisqu’il est tout de même allé en Algérie avec son entourage et notamment Michel Poniatowski ?

Oui, peut-être, et avec son successeur à l’Intérieur, Christian Bonnet, à partir de la fin 1977. Le rapport de Poniatowski avec l’OAS et l’extrême-droite est très connu. Il est vrai qu’il était très écouté par Valéry Giscard d’Estaing mais lui-même était dans cet esprit. C’est sous son mandat qu’est assassiné Jean de Broglie, quelque temps après sa démission, en désaccord avec la politique d’alors. Jamais cela n’a été clarifié. Et Henri Curiel, assassiné en mai 1978 avec la même arme que celle qui avait tué le gardien de l’Amicale, Laïd Sebaï, en 1977 (l’affaire Curiel a été classée en 2009, ndlr). C’était un «porteur de valises», un ancien du réseau Jeanson, un militant tiers-mondiste connu. On lui a fait payer son soutien au FLN.

On connaît donc les réseaux Delta, Charles Martel, SOA et du Sdece, les services français... Que savait-on à l’époque de leur imbrication ?

Ils travaillaient ensemble. On le savait, mais on le disait à mots cachés, puis eux-mêmes l’ont reconnu après l’avoir longtemps caché. A l’Amicale, à l’époque, nous avions fait un livre noir des atteintes à la sécurité des Algériens par genre et date. On avait écrit : «25 ans après la fin de la Guerre d’Algérie, il est patent que pour cette frange de la population française la guerre n’est pas finie.

On fait face à un terrorisme xénophobe et raciste.» De 1971 à 1977, on a recensé 71 victimes, puis de 1981 à 1987 on a enregistré 190 actes agressifs. Les Algériens ont subi ces soubresauts avec un Etat français bienveillant à l’égard de ces commandos. 

 

 

 

 

Le Groupe Charles-Martel (aussi, Cercle[réf. nécessaire], Commando, organisation ou Club Charles-Martel) est un groupe terroriste armé français d'extrême droite et qualifié d'« anti-Arabe ». Leurs attaques ont principalement touché les propriétés ou les entreprises algériennes et visaient le gouvernement algérien. Dans un des tracts signé « Club Charles Martel », ils s'attaquent à « BadinterAttali et autre Deferre2 », dans le contexte d'après-guerre d'Algérie3. Le général René Chambe aurait été membre de réunions du groupe4.

 

 

Listes des attentats[modifier | modifier le code]

Le refus d'une diplomatie franco-algérienne[modifier | modifier le code]

Le 14 décembre 1973, un attentat à la bombe au consulat algérien de Marseille, fait 4 morts et 22 blessés5 puis provoque une grève générale décrétée par le Mouvement des travailleurs arabes (MTA). En 1974, le lieu principal du tournage de Dupont Lajoie, d'Yves Boisset, est la cible de jets de pierre, de grenades et de cocktails Molotov6. Le 2 mars 1975, une double attentat à l'explosif contre les bureaux de Toulouse et Lyon de la compagnie Air Algérie puis le 10 avril 1975, une voiture piégée explose devant le consulat algérien, à Paris. L'attentat est revendiqué par le groupe Charles-Martel pour protester contre la visite du président français, Valéry Giscard d'Estaing, en Algérie7. Un an plus tard, la veille de Noël, le 24 décembre 1976, le groupe revendique l'attentat ayant entraîné la mort du prince Jean de Broglie, artisan des accords d'Évian, le 18 mars 19628. Le 14 novembre 1977, deux Algériens sont enlevés à Paris, à titre de représailles pour l'enlèvement de deux ressortissants français en Mauritanie9. Le 2 décembre 1977, Laïd Sebaï, gardien de nuit de l'amicale des Algériens est assassiné et l'attentat est revendiqué par le groupe à nouveau. Le 10 janvier 1978, un mitraillage contre un foyer Sonacotra, à Nice10 puis le 4 mai 1978, L'assassinat d'Henri Curiel, militant communiste et anticolonialiste11. Le 19 avril 1980, une bombe au foyer des étudiants protestants, à Paris fait 4 blessés12 et le 7 mai 1980, un attentat à la bombe contre l'association des étudiants musulmans nord Africains de Paris13 avant le 10 mai 1980, l'attaque à la bombe contre le consulat d'Algérie à Aubervilliers14, est revendiqué par le Club Charles-Martel« contre l’Église, les juifs, les crèves la faim du tiers monde »15.

L'enjeu politique du groupe[modifier | modifier le code]

Le 14 octobre 1980, le problème du Groupe Charles-Martel est débattu au Sénat et à l'Assemblée nationale puis le 16 juin 1980 français16,17. Après l'élection à la présidence de la république, de François Mitterrand, un attentat contre la société polonaise Botrans, le 20 décembre 198118 puis le 18 février 1982, des cocktails Molotov contre une mosquée à Montpellier19 et le 22 février 1982, des tirs à l'arme à feu contre un bar fréquenté par des Maghrébins, fait 3 blessés légers20. Le 6 mai 1982, le plasticage de la mosquée de Romans-sur-Isère21 puis le 14 mars 1983, à 16 heures, deux hommes à moto jettent une bombe à Marseille dont deux enfants sont grièvement blessés22. Le 9 août 1983, un attentat à la bombe à l'agence d'Air Algérie à Marseille23 et le 1er mai 1984, une plainte contre X est déposée par le MRAP pour un tract distribué à Vitrolles et intitulé « Communiqué du Groupe Charles Martel ».

Des revendications incertaines par un Commando Charles-Martel[modifier | modifier le code]

Le 20 juin 1991, une bombe incendiaire dans les locaux d'un club social algérien à Paris24 puis le 21 juillet, incendie d'une amicale algérienne à Paris, est revendiqué Commando Charles-Martel25. Après les mandats de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, le 22 septembre 2010, Bernard Salkin, un retraité de 68 ans, menace au nom du groupe de commettre des attentats contre les cinémas qui projetteraient Hors-la-loi. Il est arrêté et condamné à un mois de prison avec sursis et 3 000 euros26. Outre les attentats, le Groupe Charles-Martel est responsable de nombreux tractages27 :

« Ce n’est pas de gaieté de cœur, Monsieur le Président, que nous nous sommes groupés en unités de défense et il convient de tenter de marquer les motivations qui nous ont poussés à de telles extrémités.
En ces temps présents et à notre avis (mais nous nous appuyons sur les leçons de l’histoire d’après lesquelles on peut tirer certaines lois), nous pensons que le plus grand péril pour la France est l’occupation de notre sol par des ethnies totalement inassimilables et d’un apport qualitatif nul. En termes anthroposociologiques cela s’appelle une invasion intersticielle.
Les arabes (appelons les ainsi pour plus de commodité, les vrais arabes étant de grands seigneurs), ont toujours transformé leurs terres en champs de ruines. Ceci les regarde et nous indiffère lorsqu’ils sont chez eux, mais devient proprement insupportable lorsqu’ils déversent leur natalité sur notre sol. Tout être vivant sur son propre territoire possède un degré d’agressivité croissant avec le degré de pénétration de l’intrus. C’est une loi biologique à laquelle l’homme n’échappe pas. (…)
Que pensez-vous, Monsieur le Président, de l’existence de consulats algériens à Nanterre et à Aubervilliers, ne sont-ce pas plutôt des Mairies avec leurs règlements, leurs lois, leur justice, leurs juges et leurs prisons28 ? ».
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